La guerre d’indépendance grecque
et la Vénus de Milo

La guerre d’indépendance grecque et la Vénus de Milo

Je m’intéresse à la guerre d’indépendance grecque de 1821, aux volontaires français et étrangers, les combattants Philhellènes (amis des Grecs) qui se sont engagés dans cette longue et dure lutte pour la liberté d’un peuple.
Un sujet proche est celui de la Vénus de Milo. Acquise un an avant par la France en 1820 dans l’île de Milo, l’histoire de cette découverte et de cet achat par les autorités françaises est indissociable de la mentalité « philhellène » de l’époque : l’amour des valeurs de la Grèce ancienne : l’amour de la démocratie, et ce que les libéraux du 19ème voyaient comme indissociable d’elle : les arts, la science et la philosophie.
Je travaille sur certains aspects de ces thèmes depuis de nombreuses années (2004), aiguillonné par un motif d’ordre familial. Mon prochain ouvrage  aura trait à ces sujets.

Vincent Touze version anglaise
version americaine
Vincent Touze version anglaise
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The Greek War of Independence and the Venus de Milo

I am interested in the Greek War of Independence of 1821, in the French and foreign volunteers, the « Philhellenes » (friends of the Greeks) fighters who engaged in this long and hard struggle for the freedom of a people.
A close subject is the Venus of Milo. Acquired a year earlier by France in 1820 on the island of Milo, the story of this discovery and purchase by the French authorities is inseparable from the « Philhellenic » mentality of the time: the love of the values of ancient Greece: the love of democracy, and what the liberals of the 19th century saw as inseparable from it: the arts, science and philosophy.
I have been working on aspects of these themes for many years (2004), spurred on by a family motive. My next work will be on these topics.

La guerre d’indépendance grecque et la Vénus de Milo par Vincent Touze pour le magasine L'Histoire
La guerre d’indépendance grecque et la Vénus de Milo
The Greek War of Independence and the Venus de Milo

EXCLUSIF – Documents inédits !

Les « inventeurs » de la Vénus de Milo en 1820
« De Milo à Paris, les tribulations d’une Vénus »
dans la revue magazine L’Histoire de janvier 2022
(en kiosque fin décembre 2021)

Pourquoi la Vénus de Milo  se trouve-t-elle exposée en France ? Il ne fallait pas seulement la créer dans l’Antiquité, sous le ciseau d’un sculpteur de génie resté inconnu, mais la ressortir de terre, la retrouver et « l’inventer » en 1820. À qui la France et le Musée du Louvre doivent ce joyau connu mondialement comme une des plus grandes œuvres artistiques ?

De nouveaux documents, où des documents jamais publiés, permettent un nouvel éclairage sur ces sujets controversés. Je les commente dans un article de la revue L’Histoire, numéro 491 de Janvier 2022 – en kiosques le 22 décembre.

La statue fut découverte le 8 avril 1820 par un paysan dans l’île de Milo. Le capitaine de la marine royale Dauriac et l’agent consulaire de Milo, Louis Brest, écrivirent au Consul Général Pierre David à Smyrne. On connaît les textes de ces lettres concernant la Vénus, publiées à la fin du 19e siècle.

En revanche, on n’avait pas les originaux. Ils démontrent si nécessaire que tout est parfaitement conforme. J’ai retrouvé l’original du premier courrier historique du Consul David à l’ambassadeur de France à Constantinople le Marquis de Rivière, daté du 25 avril, rapportant la découverte (Document n°1) 

Qui a décidé d’acquérir la statue ? L’ambassadeur de France. Pourquoi ? On met en avant les rôles des marins Jules Dumont d’Urville (navire la Chevrette) et Olivier Voutier (navire l’Estafette), l’intervention du secrétaire d’ambassade le vicomte Marcellus.

Une lettre complètement inédite montre que l’ambassadeur a hésité jusqu’au dernier moment. Le 9 mai, six jours avant le départ de son secrétaire d’ambassade vers Milo, il répond au consul David qu’il n’a pas encore décidé et n’identifie pas quelqu’un qui l’en aurait convaincu (document n°2) Cette lettre tend à démontrer que c’est sur un ensemble de témoignages (spécialement des deux navires Chevrette et Estafette) que l’ambassadeur se décida.

Quand le secrétaire d’ambassade Marcellus arrive à Milo, les choses semblent perdues. La Vénus est à bord d’un navire, prête à partir vers un autre acquéreur, un dignitaire de Constantinople, un prince Grec. Marcellus ne se décourage pas et s’arrange avec les autorités de l’île pour la récupérer. Marcellus remit un rapport des tractations au Louvre et à la Cour du Roi Louis XVIII, qu’il utilisa pour ses mémoires publiées en 1839.

On n’en avait jamais publié l’original, un long document inédit de grande valeur (document n°3). Celui-ci confirme que le texte des mémoires est très proche. Mais on n’y trouve pas trace d’une petite expédition de Marcellus le soir de son arrivée. Dans ses souvenirs, il raconte une tentative d’aller voir la Vénus sur le navire où elle se trouvait et avoir été empêché par son équipage menaçant.  On n’y trouve pas non plus trace de violence ou de contrainte côté français.

La réalité de ce rapport de 1821, son essence, est corroborée par une autre lettre du Consul David adressée à l’ambassadeur, le 31 mai 1820, au moment des faits. J’ai aussi retrouvé l’original de cette lettre de David. Il y fait référence aux négociations et au témoignage du commandant de l’escadre française du Levant, le baron des Rotours (document n°4)

La statue suivit la mission de Marcellus avant d’arriver à Constantinople. L’ambassadeur, alors qu’il ne l’a toujours pas vue, écrit en juin au Consul David que Marcellus a remporté la statue, mais qu’il y a conflit avec le premier acquéreur. Le document, inédit, montre qu’il n’est pas encore convaincu de l’intérêt de l’achat, il n’a pas encore vu la statue qui arrivera à Constantinople en octobre (document n°2)

Les documents visés ci-dessus, commentés dans l’article de la revue L’Histoire de janvier 2022, « De Milo à Paris, les tribulations d’une Vénus », sont visibles ci-dessous. Ce sont tous des documents de nos archives nationales, comme l’indiquent mes notices. Ils sont transcrits et commentés en notes par mes soins.

Document n°1

Document n°2

Document n°3

Document n°4

Carte d’époque montrant les lieux principaux cités La guerre d’indépendance grecque et la Vénus de Milo
Carte d’époque montrant les lieux principaux cités
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Orientation bibliographique :

Candice Nedelec, Le roman vrai de la Vénus de Milo, Fayard 2021

Constantin Mourousy, L’énigme de la Vénus de Milo, L’Archipel 2020

Alain Pasquier, La Vénus de Milo, Editions des musées nationaux 1985
Ouvrage de référence indispensable

Andréa de Lorris, Enlèvement de Vénus, La bibliothèque (Collection L’écrivain voyageur) 1994

Félix Ravaisson, La Vénus de Milo, Imprimerie Nationale, 1892

Vidéos :

Vincent Touze Août 2021 ©Vincent Touze, tous droits réservés.

La guerre d’indépendance grecque et la Vénus de Milo