Au Mémorial de Caen
©Mémorial de Caen
Au Mémorial de Caen
Le Mémorial, un des principaux musées français par la fréquentation, est un incontournable pour les visiteurs de la Normandie, réputé pour la qualité scénographique et pédagogique de ses espaces. Son objet principal est bien sûr la bataille de Normandie et la seconde guerre mondiale, mais dans le cadre d’une réflexion sur la thématique de la Paix et englobe la guerre froide et au delà.
Site Internet du Mémorial :
https://www.memorial-caen.fr/
Ma collaboration au Mémorial s’étend de 1997 à 2006, dans le cadre de l’extension du Musée, jusqu’alors centré sur la période 1939-1945, aux thématiques de la guerre froide. Je fus remarqué par le directeur scientifique, qui m’avait écouté à la radio. Il m’invita à Caen, pour me présenter les projets d’extension du Musée à des espaces dédiées à l’après-guerre et la guerre froide, et me faire une proposition de collaboration.
L’équipe du Mémorial était d’un abord très agréable, et je fus toujours fort bien accueilli par le directeur général Jacques Belin et le directeur scientifique Claude Quétel. Je travaillais aussi avec Nathalie Worthington, responsable des éditions et du développement et avec Christine Dejou, responsable des relations avec la presse. Au service développement, Pauline Nédellec et Christophe Bouchet étaient de fréquents contacts de travail.
Jacques Belin a été le directeur du Mémorial de 1988 à 2005. Inauguré par François Mitterrand, le Musée a connu un développement assez spectaculaire pour devenir en 2007 le Musée de province le plus visité. Le fondateur et président du Musée, qui a porté ce grand projet muséal, est le sénateur-maire Jean-Marie Giraud, une personnalité forte, qui fut maire de Caen pendant 31 ans.
Mon travail consistait à conseiller le Musée pour son exposition sur la crise des missiles. Je fis quelques productions, mais surtout du travail de réaction aux demandes fréquentes de conseils, ainsi que des recherches documentaires pour le Musée (dont photographiques), aux USA, en France et à Cuba. J’échangeais avec la direction scientifique sur le contenu du parcours dédié à la crise des missiles et plus tard spécifiquement dans le cadre de la scénographie de l’exposition. Mon travail conduisit le Musée à décider de dédier un espace important au sujet de la crise des missiles. Le projet scientifique de l’extension fut donc modifié suite à mes premières interventions.
Le fichier suivant donne une idée de mon travail pour l’exposition muséale (j’ai retiré ce qui relève de la confidentialité dans cette sélection)
Pdf travail exposition
Le Mémorial recherchait des pièces pour l’exposition. Je savais qu’il restait des pièces de l’U-2 abattu le 27 octobre 1962, au-dessus de Cuba, dont j’avais pu voir certaines lors de mes déplacements personnels de recherche. Cet avion-espion remarquable a permis aux Américains la détection des missiles nucléaires soviétiques dans l’île. La destruction de l’avion du major Rudolph Anderson, par un missile antiaérien soviétique, accéléra paradoxalement l’issue pacifique de la crise. Seule perte militaire sous le feu ennemi durant ces journées dramatiques, Anderson n’était pas mort en vain. Il s’agissait évidemment de pièces de grande valeur historique et pour le Musée. Suite à mes conseils, la direction décida de contacter les autorités cubaines dans le cadre d’une proposition de coopération.
Mon rôle dans ce dossier est bien indiqué dans cette lettre du directeur scientifique, qui écrivait à une haute autorité cubaine qui suivait l’affaire. Je préparais les deux missions en lien avec mes divers interlocuteurs à Cuba, dont celle-là, et j’accompagnais ensuite la direction du Mémorial pour l’assister lors de deux déplacements. Les pièces étaient au Musée de la Révolution à la Havane.
Toutes photos ©V.Touze (j’ai retiré certains éléments sans importance, mais relevant de la confidentialité des échanges)
Le premier voyage ne fut pas conclusif, la direction repartit temporairement déçue, mais je restais sur place à débriefer avec les différents interlocuteurs cubains. Je demeurais confiant. Quelques mois plus tard, nous reçûmes en effet le go pour revenir récupérer les pièces au Musée de la Révolution. Pour cette seconde mission, nous n’étions que deux. L’acte de donation du Musée de la Révolution du 18 avril 2000, mentionne le directeur scientifique et moi-même comme réceptionnaires. C’est un don très exceptionnel du Musée de la Révolution et des autorités de Cuba dans le cadre de la coopération et des amitiés avec la France.
Le 22 juin 2000, une conférence de presse avait lieu au Mémorial. Un des directeurs du Mémorial m’y qualifia aimablement « d’inventeur » de ces nouvelles pièces du Musée.


L’article du Monde consacré à l’évènement.
Pdf le Monde 23 juin 2000
Ma collaboration arrivait à son terme avec l’ouverture des nouveaux espaces muséographiques en 2002 et resta un temps en suspension. À cette époque, la direction du Mémorial traversait une mini crise de croissance temporaire. Les deux directeurs quittaient le Musée en 2005. Le nouveau directeur général, Stéphane Grimaldi, que je remercie vivement ici, clôtura ma collaboration en fin 2006, après plusieurs années de bons et loyaux services.
Ici les crédits du site Internet du Musée qui était consacré à la crise (aujourd’hui discontinué), ouvert en même temps que les nouveaux espaces de 2002.
Ici le lien sur le site du Musée décrivant sa partie de l’exposition sur la crise.
L’exposition muséale, même si elle n’avait pas vraiment retenu mes suggestions, a été faite entièrement à partir des idées et des éléments que j’ai fournis par mon travail pour le Musée : les pièces de l’U2, l’enregistrement de la conversation entre John Kennedy et le général Curtis LeMay, les photos, l’enregistrement du discours présidentiel.
Les photos ci-dessous représentent l’exposition dans sa version de 2002, à l’ouverture des nouveaux espaces.
Les pièces de l’U-2
Quand vous passez par la Normandie, visitez le Mémorial de Caen, vous ne serez pas déçus !
Et quand vous êtes à la Havane, le Musée de la Révolution vaut absolument le détour pour toute personne intéressée à l’histoire de Cuba.
Remerciements : Le Mémorial de Caen, Stéphane Grimaldi, Christine Dejou, Nathalie Worthington, Le Musée de la Révolution (la Havane)